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il y a 4 ans 2 mois

L'application américaine Clearview, utilisée par les autorités aux Etats-Unis, remet sur la table la question de l'utilisation de nos données personnelles.

Retrouver un parfait inconnu croisé dans le métro en quelques secondes, vérifier l'identité ou l'adresse de cette collègue aperçue au self, ou tout simplement s'amuser à identifier le premier quidam rencontré dans la rue... Ces scénarios reposant sur des techniques de reconnaissance faciale semblent tout droit sortis de la série Black Mirror. Ils n'ont pourtant rien d'une fiction depuis la sortie de l'application Clearview AI en 2019 et dont le développement a commencé en 2016, qui vient de franchir un cap en matière de respect de l'anonymat et de la vie privée Outre-Atlantique.

Son principe: accéder, à l'aide d'une simple photographie téléchargée et d'une analyse de visage, à toutes les photos et informations liées à une personne recherchée sur le web. Et ce, même si les sites ou réseaux sociaux sur lesquels elles sont publiées garantissent la protection des données. Cette application, pas encore disponible en Europe, est déjà utilisée par des centaines de services d'ordre américains et inquiète pour les menaces qu'elle représente pour notre vie privée.

La pratique du "scraping"

Le dispositif de Clearview se base sur une pratique appelée le "scraping", qui consiste à extraire à l'aide d'un programme tout un tas de données présentes sur des sites internet de façon automatique, dans le but de les récupérer et de les utiliser, souvent à des fins lucratives.

Grâce au "scraping"', l'application Clearview aurait en effet collecté pas moins de 3 milliards d'images d'individus, récupérées sur Twitter, Facebook, Youtube et autres comptes divers. Arnaud Carrere, spécialiste en Intelligence artificielle, l'assure: "A partir du moment où une personne accepte d'avoir une image numérique et partage du contenu, elle s'expose à ce genre de pratiques déviantes qui menace la vie privée des citoyens et à ces situations extrêmes qui ne dépendent plus d'elle". En d'autres termes, il faut partir du principe que tout ce que l'on publie sur le Web peut potentiellement être récupéré, sans même que nous en soyons informés.

L'utilisation très touchy de la biométrie
Contre ces pratiques qui apparaissent pour certains "révolutionnaires" mais posent de réelles questions éthiques, l'Europe possède des garde-fous qui permettent de protéger la liberté des personnes selon l'usage qui est fait de la reconnaissance faciale. "Cette application ne pourrait pas être utilisée en tant que telle en France sans obtenir le consentement des personnes, car son enjeu est clairement la suppression du droit à l'anonymat et dans notre pays. Or, il n'y a pas d'ambiguïté juridique, votre biométrie n'appartient qu'à vous", explique le juriste.

Alain Bensoussan, avocat spécialisé dans le droit numérique et les nouvelles technologies, poursuit: "Tout ce qui touche à la biométrie, c'est-à-dire à l'identification des personnes en fonction de leurs caractéristiques biologiques, physiques et comportementales -ici les traits du son visage- est une pratique très encadrée". D'autant que Clearview viole également le règlement selon lequel il est interdit de télécharger des données mises en lignes sur les plateformes comme Facebook, même si celles-ci sont publiques.

La Cnil veille au grain
Selon le New York Times, 600 services de police américains ont déjà recours à l'application et l'utilisent pour résoudre des affaires de vol et même d'homicides avec un taux de réussite de 75%. Il faut dire que Clearview a un avantage conséquent sur les bases de données des autorités américaines, puisque celle du FBI contiendrait par exemple quatre fois moins d'images.

De son côté, la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) délimite fermement les sensibles contours de l'utilisation de la reconnaissance faciale: "Il existe une grande diversité d'usages possibles, allant du déverrouillage d'ordiphone à la reconnaissance d'une personne recherchée par les forces de police dans une foule, en passant par l'ouverture de comptes bancaires. Ces utilisations ne soulèvent pas toutes les mêmes enjeux", écrit-elle dans une note de novembre 2019.

En France, la Cnil peut effectivement autoriser l'identification faciale utilisée par la police grâce à des caméras de surveillance mais celle-ci se limite aux demandes des juges en cas de délit. Et pour l'heure, tout croisement des informations biométriques d'une personne avec une base de données est formellement interdit. "Le droit à l'anonymat doit rester un droit fondamental et la Cnil y vielle", assure Alain Bensoussan. Pour l'avocat, "s'il faut différencier sécurité et vie privée, cette application apparaît totalement illégale au regard du droit à l'image et à la vie privée de chaque citoyen".

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lexpress.fr - L'Express - mercredi 22 janvier 2020

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